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L’UNION DES JEUNES

helle. — Elle n’a plus de foyer, monsieur le chambellan.

ragna. — Oh ! venez à notre secours !

bratsberg. — Vous pouvez compter sur mon aide ; et, en attendant, je vous remercie, d’être venus chercher un asile chez moi.

hejre. — Puisque c’est une série de fiançailles, je peux la compléter.

bratsberg. — Comment ? Toi ? A ton âge ? Quelle folie ?

hejre. — Mais il n’est pas question de moi !… Suffit.

lundestad. — La partie est perdue, monsieur Stensgard.

stensgard. — Vraiment ? (Haut). C’est moi qui vais compléter la liste, monsieur Daniel Hejre. Mesdames, messieurs, moi aussi j’ai une communication à vous faire.

bratsberg. — Comment !

stensgard. — On joue double jeu, on cache ses propres opinions quand cela est nécessaire. Je considère cela comme permis quand c’est dans l’intérêt général. Ma mission est toute tracée à l’avance et je la mets au-dessus de tout. Mon activité est consacrée à ce district, il faut faire la lumière dans les idées de la population. Ce n’est pas là l’œuvre d’un chevalier d’industrie. Les gens de la région doivent se serrer autour d’un des leurs. C’est pourquoi je me suis lié solidement et d’une manière indissoluble par les liens du cœur. Si j’ai éveillé de la défiance chez quelqu’un, qu’on me le pardonne. Moi aussi je suis fiancé.

bratsberg. — Vous ?

fieldbo. — Fiancé ?

hejre. — Je veux en témoigner.

bratsberg. — Comment ?