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THÉATRE

stensgard. — Vous avez parlé tout à l’heure de votre isolement.

madame rundholmen. — Oh ! c’était avec cet affreux Hejre…

stensgard. — Et vous avez dit qu’il était bien difficile pour une veuve…

madame rundholmen. — Certes, monsieur Stensgard, si vous pouviez voir par vous-même !

stensgard. — Mais si un beau jeune homme venait…

madame rundholmen. — Un beau jeune homme !

stensgard. — Qui vous aime en secret depuis longtemps déjà et…

madame rundholmen. — Non, je ne veux plus vous écouter.

stensgard. — Il le faut. Un jeune homme qui trouve aussi que c’est pénible d’être seul.

madame rundholmen. — Comment ? — Je ne vous comprends pas du tout.

stensgard. — Vous tenez dans vos mains le sort de deux êtres ! le vôtre et celui…

madame rundholmen. — Et celui du beau jeune homme ?

stensgard. — Oui, répondez-moi.

madame rundholmen. — Oh non, monsieur Stensgard, vous ne parlez pas sérieusement.

stensgard. — Comment pouvez-vous croire que je voudrais me moquer de vous ? Ne seriez-vous pas disposée à…

madame rundholmen. — A grand Dieu, certainement ! Mon chéri, mon doux !…

stensgard (reculant d’un pas). — Hein ?