stensgard. — Ah, je comprends maintenant le conseil de Fieldbo. Quel excellent ami ?
lundestad. — Qu’est-ce que le docteur Fieldbo vous a dit ?
stensgard. — Il est trop loyal et trop discret pour dire quoi que ce soit, mais je le comprends tout de même et je vous comprends aussi maintenant, monsieur Lundestad.
lundestad. — Vous ne me compreniez pas auparavant ?
stensgard. — Pas entièrement. J’ai oublié la fable des rats et de la maison incendiée.
lundestad. — Ce n’était pas très bien dit, mais… Qu’avez-vous ? vous avez l’air désespéré, vous ai-je donc appris un malheur ?
stensgard. — Quel malheur ?
lundestad. — Oui, oui, je comprends. Oh ! vieux fou que je suis ! Cher monsieur Stensgard, si vous aimez véritablement cette jeune fille, qu’est-ce que ça vous fait qu’elle soit riche ou pauvre ?
stensgard. — Qu’est-ce que ça me fait ?
lundestad. — La fortune n’est pas nécessaire au bonheur d’un ménage.
stensgard. — Naturellement.
lundestad. — Et avec du courage et du travail vous vous mettrez sur pied. Ne vous laissez pas abattre. Je sais ce que c’est que l’amour, j’ai beaucoup lu là-dessus dans ma jeunesse. Le bonheur à la maison, une femme fidèle… Mon cher ami, arrangez-vous pour n’avoir pas de regrets plus tard.