Page:Ibsen - Les Soutiens de la société, L’Union des jeunes, trad. Bertrand et Nevers, 1902.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
L’UNION DES JEUNES

lundestad. — Votre sortie contre le chambellan est aussi dans le journal.

stensgard. — Parue sans mon autorisation. Si je voulais attaquer le chambellan, j’ai des armes plus dangereuses.

lundestad. — En vérité ?

stensgard. — Connaissez-vous cette lettre de change ? Regardez-là. Est-elle authentique ?

lundestad. — Si elle est authentique ? cette lettre de change ?

stensgard. — Mais oui, regardez-là bien.


Scène VI

Les mêmes, HEJRE

hejre. — Mais par la peau et les cornes du diable, qu’est-ce que c’est ? Ah ! voyez ! non, je vous en prie, messieurs, restez-là ! Savez-vous l’effet que vous me faites ? D’une nuit d’été au pôle nord.

lundestad. — Quelle merveilleuse comparaison !

hejre. — Elle est très bien trouvée : le soleil levant et le soleil couchant, en délicatesse. C’est magnifique ! Mais, à ce propos, qu’y a-t-il donc ? Tous les bourgeois de la ville courent comme des poules effarouchées, caquettent, chantent et m’ont tout l’air de ne pas savoir sur quel rameau se percher.

stensgard. — Cette journée a une haute importance.

hejre. — Laissez-moi donc avec votre importance ! Non, ce n’est pas cela du tout, mes chers amis. La vérité