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L’UNION DES JEUNES


Scène VI

BRATSBERG, MONSEN

monsen. — Je vous demande pardon, monsieur le chambellan.

bratsberg. — Entrez ! entrez ! Que désirez-vous ?

monsen. — Oh ! je ne puis vous dire cela ainsi. Du reste, je possède à peu près tout ce que je puis souhaiter.

bratsberg. — C’est-à-dire beaucoup, hein ?

monsen. — J’ai eu de la chance ; je suis parvenu à ce que je voulais ; il me tarde même de me débarrasser du fardeau.

bratsberg. — Je vous félicite, vous et beaucoup d’autres.

monsen. — Et si je pouvais rendre service à M. le chambellan.

bratsberg. — A moi ?

monsen. — Il y a cinq ans, lorsqu’on a mis aux enchères les bois de la commune, vous avez surenchéri.

bratsberg. — Oui, mais vous plus que moi, et ils vous ont été adjugés.

monsen. — Vous pourriez vous en rendre acquéreur maintenant qu’ils sont bien améliorés.

bratsberg. — Vous voulez dire qu’on a fait des coupes réellement criminelles.

monsen. — Ils ont encore une grande valeur ; et, grâce à vos soins, dans quelques années…