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THÉATRE


Scène IV

BRATSBERG, STENSGARD, FlELDBO

bratsberg (Il fait un pas en arrière). — Comment ?

stensgard. — Oui, c’est encore moi, monsieur le chambellan.

bratsberg. — Je le vois bien.

fieldbo. — Tu es fou, mon garçon !

stensgard. — Vous vous êtes retiré de bonne heure hier soir. Quand Fieldbo m’a expliqué la situation, vous étiez déjà parti.

bratsberg. — Mille pardon, mais toute explication serait superflue.

stensgard. — Évidemment ; aussi ne croyez pas que ce soit dans ce but.

bratsberg. — Non ! Alors !

stensgard. — Je sais que je vous ai offensé.

bratsberg. — Je le sais aussi. Voulez-vous me dire, avant, que je vous fasse mettre à la porte, pourquoi vous êtes venu ?

stensgard. — Je suis venu parce que j’aime votre fille, monsieur le chambellan.

fieldbo. — Hein !

bratsberg. — Qu’est-ce qu’il dit, docteur !

stensgard. — Oui, vous ne pouvez pas vous expliquer cela, monsieur le chambellan. Vous êtes un vieillard ; vous n’avez jamais eu à lutter pour quoi que ce soit…