Page:Ibsen - Les Soutiens de la société, L’Union des jeunes, trad. Bertrand et Nevers, 1902.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
214
THÉATRE

bratsberg. — C’est à cause de vos fréquents rapports avec la justice, monsieur Hejre !

hejre. — Oh ! mes jeunes amis, je me ferais un véritable plaisir de vous condamner tous à la fois… suffit !

stensgard, (se glissant près de Lundestad). — Vous avez causé avec le chambellan ; il a peut-être été question de moi ?

lundestad. — Hélas ! de L’incident d’hier soir.

bratsberg. — Diable !

lundestad. — Il trouve que vous avez été insolent.

bratsberg. — Je me le reproche bien assez.

lundestad. — Vous pourriez peut-être réparer cela maintenant.

erik. — Monsieur Stensgard, c’est votre tour.

bratsberg. — Me voilà ! (Rapidement). Comment faire ?

lundestad. — Si l’occasion s’en présente, faites vos excuses au chambellan.

bratsberg. — Oui, certainement ; oui, oui.

selma. — Vite ! vite !

bratsberg. — Me voici, chère madame, me voici !

(Le jeu continue au milieu d’éclats de rire. Quelques personnes âgées jouent aux cartes. Lundestad s’assied à gauche ; Hejre est auprès de lui).

hejre. — Ce blanc-bec prétend que j’ai eu des démêlés avec la justice.

lundestad. — On ne peut nier qu’il soit fort insolent.

hejre. — Et c’est ce qui fait que toute la famille Bratsberg le choie. Ça fait pitié de voir comme ils le craignent.

lundestad. — Vous vous trompez en cela. Le cham-