l’histoire sera tout au long dans le journal d’Aslaksen. On vous la servira au déjeuner.
bratsberg. — Hé bien, mon cher Lundestad, cette lubie dure-t-elle toujours ?
lundestad. — Ce n’est pas une lubie, monsieur le chambellan. Quand on se voit en danger d’être jeté par dessus bord, il faut savoir prendre soi-même cette résolution.
bratsberg. — Bah ! Ce sont des phrases. Qui songe à vous écarter ?
lundestad. — Hum ! Je suis un vieux prophète. Je vois venir le vent. Il y a un changement dans l’atmosphère. J’ai déjà un remplaçant : l’avocat Stensgard est disposé…
bratsberg. — L’avocat Stensgard ?
lundestad. — Oui, est-ce que ce n’était pas entendu ? Quand vous m’avez dit qu’il avait besoin d’être secouru, appuyé, j’ai cru que vous me donniez le conseil de me démettre en sa faveur.
bratsberg. — Je pensais seulement à la lutte qu’il a engagée contre ces démolissantes fourberies en honneur à Storli.
lundestad. — Mais comment aviez-vous la certitude que Stensgard romprait avec ces gens-là ?
bratsberg. — Mon cher, il m’a prouvé sa sincérité, hier soir.
lundestad. — Hier soir ?
bratsberg. — Oui, quand il a parlé de la néfaste influence de Monsen.