stensgard. — Comme les autres, j’ai été invité.
fieldbo. — Oui, tu l’as été hier soir, à ce qu’on m’a dit, après ton discours.
stensgard. — Eh bien ?
fieldbo. — Mais comment as-tu accepté l’invitation ?
stensgard. — Et, par le diable, que devais-je faire ? Je ne pouvais pas blesser des gens si polis.
fieldbo. — Vraiment ? Dans ton discours tu n’avais pus eu ces scrupules ?
stensgard. — Allons donc ! Dans mon discours j’attaquais les principes et non les personnes.
fieldbo. — Enfin quelle explication me donneras-tu de l’invitation du chambellan ?
stensgard. — Oh ! mon cher ami, il n’y a qu’une explication.
fieldbo. — Tu veux dire que le chambellan te craint ?
stensgard. — Il n’a pas de raisons de me craindre ; il est homme d’honneur.
fieldbo. — Absolument.
stensgard. — N’est-ce pas touchant que le vieillard ait pris la chose de cette façon ? Et comme Mademoiselle Bratsberg était charmante quand elle a apporté la lettre !
fieldbo. — Mais dis-moi, il n’a pas été question du tout de ta sortie d’hier ?
stensgard. — Il n’y a pas de danger. Ce sont des gens beaucoup trop bien élevés pour toucher à un point si délicat. Cependant ça me pèse sur le cœur : je m’excuserai un jour ou l’autre.