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THÉATRE

le cochon mange le chien ou que le chien mange le cochon.

(Il s’en va par la droite).

la foule (sous la tente). — Vive l’avocat Stensgard ! Hurrah ! hurrah ! hurrah pour l’Union des jeunes ! Du vin ! un punch ! Hèva ! de la bière ! Hurrah !

bastian (dans la porte de la tente). — Dieu vous bénisse ainsi que toute l’humanité ! (D’une voix entrecoupée.) Oh, docteur ! je me sens si fort ce soir, il faut que je fasse quelque chose.

fieldbo. — Ne vous gênez pas : mais que voulez-vous faire ?

bastian. — Je crois que je vais aller dans la salle de danse et rosser deux ou trois de mes amis.


Scène VII

STENSGARD, FIELDBO

stensgard. — Est-ce toi, cher Fieldbo ?

fieldbo. — À vos ordres, monsieur le pasteur des peuples ! tu as été élu président par acclamation ?

stensgard. — Naturellement, mais.

fieldbo. — Qu’est-ce que cela va te rapporter ? Quel poste de confiance auras-tu ? Seras-tu administrateur de la caisse d’épargne ? Ou, peut-être…

stensgard. — Oh, ne me dis pas de pareilles choses, tu n’en penses pas un mot. Tu n’as pas le cœur aussi sec et aussi vide que tu veux le faire croire.