Scène XXI
BERNICK. — Olaf !
OLAF. — Mon père, je te promets… que jamais plus je ne…
BERNICK. — Je ne m’enfuirai ?
OLAF. — Oui, je te le promets, mon père.
BERNICK. — Et moi je te promets que jamais plus tu n’auras de raison de le vouloir. A partir de ce jour, je ne te considérerai plus comme mon héritier, comme le continuateur de ma tâche ; je te traiterai en jeune homme appelé à choisir librement le but de sa vie.
OLAF. — Je puis choisir moi-même ma carrière ?
BERNICK. — Tu le peux.
OLAF. — Merci, mon père ; eh bien, écoute… je ne veux pas devenir… un soutien de la société.
BERNICK. — Non, pourquoi pas ?
OLAF. — Oh !… Il me semble que ce doit être trop pénible.
BERNICK. — Il suffit que tu deviennes un honnête homme, Olaf. Du reste, il en sera ce que Dieu voudra… Et toi, Aune…
AUNE. — Je suis congédié, monsieur le consul, je le sais.
BERNICK. — Tu resteras avec moi, Aune ; et pardonne-moi…
AUNE. — Hein ? Mais le navire ne part pas ce soir.
BERNICK. — Il ne partira pas demain non plus. Je