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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

SANDSTAD. — Ainsi conduits par le nez !…

WIEGELAND. — Que le diable l’emporte !… Mon Dieu, qu’ai-je dit là ?

BERNICK. — N’applaudissez pas, Messieurs, je n’ai aucun droit à vos hommages, car cette décision est toute récente. Mon intention primitive était de tout garder. Et, du reste, je suis encore d’avis que l’on tirerait un projet plus grand de ces propriétés, si elles restaient dans la main d’un seul. Mais c’est à vous de choisir. Je suis prêt, si vous le désirez, à les administrer du mieux que je pourrai. (Voix : Oui ! Oui !) Cependant il faut d’abord que mes concitoyens apprennent à me connaître. Ce moment est propice pour faire son examen de conscience. Une ère nouvelle commence aujourd’hui. Le passé, avec son hypocrisie, ses mensonges, sa fausse honnêteté et ses convenances fallacieuses, ne devra plus être pour nous qu’un musée ouvert pour notre instruction ; nous lui offrons, n’est-ce pas, Messieurs ? ce service à café, cette coupe, cet album, cette bible sur papier vélin si luxueusement reliée ?

RUMMEL. — Naturellement.

WIEGELAND (murmurant). — Et si vous avez…

SANDSTAD. — Ayez la bonté de…

BERNICK. — Maintenant je veux terminer de rendre compte de mes actes à la Société. On a dit, ce soir, que des éléments pervers s’étaient éloignés de nous. Je puis ajouter à cela un renseignement qui n’est pas connu : l’homme auquel on faisait allusion n’est pas parti seul ; sa fiancée l’accompagne.

LONA. — Dina Dorff.

RORLUND. — Comment ?