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ACTE PREMIER


Grand salon donnant sur le jardin, dans la maison du consul Bernick.


Sur le devant de la scène, à gauche, une porte qui mène au cabinet du consul. Un peu en arrière, autre porte semblable. Au milieu, une grande porte. Dans le fond, une cloison vitrée à travers laquelle on aperçoit un large perron couvert d’une marquise et une partie du jardin, qui est entouré d’un treillage avec une autre petite porte. Tout le long du treillage passe une rue bordée de l’autre côté par des maisonnettes peintes en couleurs claires. Il fait un chaud soleil d’été. De temps en temps quelques promeneurs qui s’arrêtent en causant. Dans un magasin, au fond de la rue, entrent des acheteurs.

Dans le salon sont assises plusieurs dames autour d’une table. Mme Bernick occupe la place du milieu ; près d’elle, à gauche, Mme Holt et sa fille ; puis Mme Rummel et Mlle Rummel. À droite de Mme Bernick, Mme Lynge, Mlle Bernick et Mlle Dina Dorf. Toutes font des travaux d’aiguille. Sur la table, de nombreux patrons, morceaux d’étoffes, vêtements. Un peu en arrière, à une petite table sur laquelle l’on a mis un bouquet et un verre d’eau sucrée, est assis le vicaire Rorlund, qui lit, dans un livre à tranches dorées, de façon tellement inintelligible que l’on saisit à peine quelques mots de temps en temps.

Olaf Bernick joue dans le jardin et s’amuse à lancer des flèches avec son arc sur un but quelconque.

Après que Rorlund a lu quelques minutes, arrive par la porte à droite M. Aune, le contre-maître. La lecture est un instant interrompue. Mme Bernick, d’un signe, lui indique la porte à gauche. Aune traverse le salon et frappe légèrement, à plu-