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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

KRAPP. — Voici la fête qui entre dans le jardin, monsieur le consul.

BERNICK. — Elle peut venir maintenant.

HILMAR. — Le jardin est rempli de monde.

SANDSTAD. — La rue aussi est pleine de gens.

RUMMEL. — Toute la ville est sur pied, Bernick ! Vraiment c’est une belle fête.

WIEGELAND. — Jouissons-en d’un cœur humble, monsieur Rummel.

RUMMEL. — Tous les drapeaux sont déployés… Quelle procession ! Ah ! voici le comité de la fête avec le vicaire Rorlund en tête.

BERNICK. — Laissez-les venir.

RUMMEL. — Ecoute, dans l’état d’excitation où tu es !…

BERNICK. — Quoi ?

RUMMEL. — Je ne verrai pas d’inconvénient à prendre la parole à ta place.

BERNICK. — Merci. Je tiens à parler, ce soir.

RUMMEL. — Sais-tu encore seulement ce que tu as à dire ?

BERNICK. — N’aie aucune crainte, Rummel ; je sais très bien maintenant ce que je dirai.

(La musique cesse de jouer. La porte du jardin s’ouvre. Rorlund entre à la tête du comité d’organisation, accompagné de quelques domestiques qui apportent un panier fermé. Derrière eux entrent des bourgeois de la ville jusqu’à ce que le salon soit plein. On aperçoit dans le jardin et dans la rue un grand nombre de drapeaux et de bannières.)