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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

BERNICK. — Je ne le reverrai plus !

RUMMEL. — Allons donc ! Quelle folie ! Un bon et solide navire qui vient d’être réparé.

WIEGELAND. — Sur notre propre chantier, monsieur le consul.

BERNICK. — Je ne le reverrai jamais, vous dis-je ! J’ai perdu mon enfant, Lona ! Je le sens, je le sens, je n’ai pas été un bon père pour lui ! (Prêtant l’oreille :) Qu’est ce que c’est ?

RUMMEL. — De la musique. C’est la fête qui arrive.

BERNICK. — Je ne puis, je ne veux recevoir personne !

RUMMEL. — Y penses-tu ? C’est de la folie !

SANDSTAD. — De la folie, monsieur le consul ; songez donc aux intérêts qui sont en jeu !

BERNICK. — Eh ! que m’importe cela ? Pour qui travaillerai-je maintenant ?

RUMMEL. — Tu le demandes ? Et nous ? Et la Société ?

WIEGELAND. — Très vrai.

SANDSTAD. — Oubliez-vous, monsieur le consul, que vous…


Scène XVI

Les mêmes, Mlle MARTHA

MARTHA (elle arrive par la porte de gauche, on entend la musique qui se rapproche). — Voici la fête ! Mais Betty n’est pas à la maison ! Je ne comprends pas où elle…

BERNICK. — Elle n’est pas ici ! Vois-tu, Lona, tout me manque ! je ne trouve d’appui ni dans la joie, ni dans la douleur.