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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

pouvons pas tarder davantage à faire connaître les achats de terrains que nous avons faits. Annonce-les ce soir. Au milieu des chants et des discours, dans le bruit des verres, dans l’enthousiasme de la fête, annonce à la ville… tout ce que tu as risqué dans l’intérêt général. Vois-tu, dans ces occasions-là, on peut faire accepter les choses les plus incroyables. Cependant prépare un peu le public, autrement ça ne marcherait peut-être pas.

BERNICK. — Bien, bien, bien…

RUMMEL. — Spécialement pour avouer une chose aussi délicate !… Dieu soit loué ! Tu as un nom qui peut braver cela. Bernick ! Ecoute, si nous nous entendions un peu ? Le cousin Hilmar a composé pour toi une chanson, paroles et musique. Cela commence très gentiment par ces mots : « Élevons la bannière intellectuelle. » Le vicaire Rorlund a accepté de faire le discours. Tu lui répondras.

BERNICK. — Je ne le pourrai pas ; si tu t’en chargeais, Rummel ?

RUMMEL. — En dépit de toute ma bonne volonté, non. Le discours s’adressera directement à toi. Peut-être y aura-t-il quelques phrases pour nous ? J’en en déjà parlé avec Altstedt et Wiegeland. Nous avons pensé que tu répondrais par un toast à la prospérité de notre Société. Altstedt dira aussi quelques mots sur la bonne entente qui règne parmi nous tous. Wiegeland fera une courte allocution sur la nécessité de maintenir dans cette nouvelle entreprise les principes moraux qui nous ont toujours guidés. J’ai également l’intention de prononcer quelques paroles bien senties et de porter un toast à ces dames, dont l’influence toute modeste qu’elle est, ne