madame alving, près de la table, le regardant effrayée. — Que dis-tu ?
oswald, répétant d’une voix sourde et atone. — Le soleil… le soleil !…
madame alving, s’approchant de lui. — Oswald, qu’as-tu ?
oswald semble s’affaisser dans le fauteuil ; tous ses muscles se détendent ; le visage est sans expression ; les yeux regardent, éteints, devant eux.
madame alving, tremblante de frayeur. — Qu’est-ce que c’est que cela ? (Criant.) Oswald, qu’as-tu ? (Elle se jette à genoux devant lui et le secoue.) Oswald ! Oswald ! Regarde-moi ! Ne me reconnais-tu pas ?
oswald, avec la même voix atone. — Le soleil !… le soleil !!…
madame alving, se levant d’un bond, désespérée, les deux mains dans la chevelure, et criant. — Je n’y tiens pas ! (A voix basse, toute raidie.) Je n’y tiens pas !… Jamais ! (Subitement.) Mais où sont-elles ? (Elle cherche rapidement dans la poche d’Oswald.) Là ! (Elle recule de quelques pas et s’écrie.) Non, non, non !… Oui !… Non, non ! (Les mains crispées dans sa chevelure, elle se tient à quelques pas de son fils et le fixe avec une muette épouvante.)
oswald, toujours immobile dans son fauteuil. — Le soleil… le soleil…