Page:Ibsen - Les Revenants, La Maison de poupée, trad. Prozor, 1892.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
THÉATRE

pendant tout ce temps… j’ai pensé que nous ferions bien de terminer par une petite réunion pieuse.

le pasteur. — Une réunion, là-bas, dans l’asile ?

engstrand. — Oui… À moins que monsieur le pasteur ne trouve pas ça convenable, alors…

le pasteur. — Certainement, je le trouve convenable, mais… Hm…

engstrand. — J’avais pris moi-même l’habitude d’arranger de petites réunions, le soir…

madame alving. — Vraiment ?

engstrand. — Oui, de temps en temps, un petit exercice de piété, mais je ne suis, moi, qu’un pauvre être humble et grossier et je n’ai pas les dons nécessaires… que Dieu me vienne en aide… Alors j’ai pensé que, puisque monsieur le pasteur Manders était ici…

le pasteur. — C’est que, voyez-vous, maître Engstrand, j’ai une question préalable à vous faire. Êtes-vous dans les dispositions requises pour une telle réunion ? Avez-vous la conscience libre et nette ?

engstrand. — Oh ! que Dieu nous pardonne, ce n’est pas la peine de parler de sa conscience, monsieur le pasteur.

le pasteur. — Au Contraire, c’est précisément à elle que nous avons affaire. Voyons, qu’avez-vous à répondre ?