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THÉATRE

mobile. Je ne voulais pas qu’Oswald, mon fils, héritât de son père, en quoi que ce fût.

le pasteur. — Ainsi, c’est avec l’héritage d’Alving que… ?

madame alving. — Oui, les sommes qu’année par année j’ai consacrées à cet asile forment — je l’ai exactement calculé — le montant d’un avoir qui, dans le temps, faisait considérer le lieutenant Alving comme un bon parti.

le pasteur. — Je vous comprends…

madame alving. — Cet argent avait été le prix d’achat. Je ne veux pas qu’il passe aux mains d’Oswald. Mon fils doit tout tenir de moi, tout.

(Oswald Alving entre par la seconde porte de droite ; il a laissé dans le vestibule son pardessus et son chapeau.)

madame alving, allant au-devant de lui. — Te voici de retour, mon cher, cher garçon.

oswald. — Oui ; que peut-on faire dehors par cette pluie éternelle ? Mais j’entends dire que nous nous mettons à table. La bonne nouvelle !

régine, venant de la salle à manger, un paquet à la main. — Voici un paquet pour madame.

(Elle remet le paquet à Mme Alving.)

madame alving, jetant un regard au pasteur. — Les cantates pour la fête de demain, probablement.

le pasteur. — Hm…