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ekdal. — C’est bien çà. Faut que ce soit prêt demain matin, de bonne heure. Car c’est demain, n’est-ce pas ? Hum !

hialmar. — Mais oui, c’est demain.

(Hialmar et Ekdal tirent chacun une coulisse de la porte du fond. Le soleil entre par les lucarnes du toit. Quelques pigeons passent et repassent en volant sur l’échafaudage. On entend de temps en temps les poules caqueter au fond du grenier.)

hialmar. — Voilà. Maintenant tu peux entrer, père.

ekdal, entrant. — Tu ne viens pas ?

hialmar. — Ah, ma foi, après tout ?… (Il aperçoit Gina à la porte de la cuisine.) Mais non, je n’ai pas le temps, moi, je dois travailler. — Maintenant… le mécanisme…

(Il tire un carton. Un rideau descend devant la porte. La partie inférieure est en vieille toile, la partie supérieure consiste en un filet. Le plancher du grenier est de la sorte, caché au spectateur.)

hialmar, revenant à la table. — Enfin, j’aurai un moment de tranquillité.

gina. — Bon, le voilà qui tripote de nouveau là dedans.

hialmar. — Aurait-il mieux valu qu’il fût descendu chez Mme Eriksen ? (Il s’assied.) Que désires-tu ? Tu disais ?

gina. — Je voulais seulement le demander si tu crois que nous pouvons servir le déjeuner ici ?

hialmar. — Oui, je crois que personne ne viendra de si bonne heure.