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hialmar. — Oui, je suis là, à m’échiner sur ces photographies.

ekdal. — C’est bon, c’est bon, puisque tu es si pressé, hum !

(Il rentre chez lui ; la porte reste entr’ouverte.)

hialmar, continue un moment à travailler en silence, puis il pose le pinceau et se dirige vers la porte. Es-tu pressé, père ?

ekdal, de l’autre pièce, grommelant : — Puisque tu es pressé, je le suis aussi. Hum !

hialmar. — C’est bien, c’est bien.

(Il retourne à son ouvrage.)

ekdal, reparaissant à la porte, un instant après. — Hum ; tu sais, Hialmar, je ne suis pas si pressé que ça.

hialmar. — Tu écrivais, je crois.

ekdal. — Que diable, comme si Graberg ne pouvait pas attendre un jour ou deux. Il n’y va pas de la vie, je pense.

hialmar. — Et tu n’es pas un esclave, après tout.

ekdal. — Non, et puis il y a quelque chose à arranger là dedans.

hialmar. — En effet. Veux-tu entrer ? Faut-il ouvrir ?

ekdal. — Je ne dis pas non.

hialmar, se levant. — Et puis nous en serions quitte ?…