Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Enfin ! quand on a le malheur d’être Grégoire — Werlé — comme moi.

hialmar, souriant. — Ha ha, si tu n’étais pas Grégoire Werlé, que voudrais-tu donc être ?

grégoire. — Si j’avais le choix, — je voudrais être un chien intelligent.

gina. — Un chien !

hedwige, malgré elle. — Oh non !

grégoire. — Si. Un chien extrêmement intelligent, un de ceux qui ramènent les canards sauvages quand ils plongent jusqu’au fond et piquent leur bec dans la boue en s’accrochant aux varechs.

hialmar. — En vérité, Grégoire, je ne comprends pas un traître mot à tout ce que tu dis.

grégoire. — Non, non, et l’idée n’est pas belle, pour sûr. Ainsi, demain matin, je m’installe. (À Gina). Je ne vous causerai aucun dérangement, je n’ai besoin de personne. (À Hialmar.) Quant au reste, nous en reparlerons demain. Bonsoir, madame. (Il fait un signe de tête à Hedwige.) Bonsoir !

gina. — Bonsoir, monsieur Werlé.

hedwige. — Bonsoir.

hialmar, qui a allumé une bougie. — Attends un instant. Je vais t’éclairer. Il doit faire noir sur l’escalier.

(Grégoire et Hialmar sortent par la porte du palier.)

gina, le regard fixe, son ouvrage sur les genoux.