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ekdal, souriant. — Hialmar, veux-tu que nous lui montrions ?…

hialmar, vivement avec un peu d’embarras. — Non, non, père. Pas ce soir.

grégoire. — Que veut-il me montrer ?

hialmar. — Oh ! rien. Tu verras cela une autre fois.

grégoire, s’adressant de nouveau au vieux. — Écoutez, lieutenant Ekdal : voici ce que je voulais vous proposer : venez avec moi à l’usine. J’y retourne bientôt. On vous trouvera des écritures, là comme ici. Aussi bien, vous n’avez rien au monde qui vous attache ou vous intéresse.

ekdal, le regardant avec stupeur. — Je n’ai rien qui m’intéresse, moi !

grégoire. — Oui, vous avez Hialmar. Mais lui, de son côté, il a les siens. Et un homme comme vous, qui s’est toujours senti attiré vers la nature libre et sauvage…

ekdal, donnant un coup de poing sur la table. — Hialmar, il faut le lui montrer.

hialmar. — Voyons, père, ce n’est pas la peine. Il fait noir.

ekdal. — Des bêtises. Il y a clair de lune. (Il se lève.) Il faut qu’il voie ça, te dis-je. Laisse-moi passer. Viens m’aider, Hedwige !

hedwige. — Oh, oui, papa !

hialmar. — Allons, bien.