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ekdal. — Bon. Alors il n’y a rien de nouveau ?

hialmar. — Non, non, il n’y a rien.

ekdal, avec un mouvement de bras. — Ce n’est pas ça, tu sais. Je n’ai pas peur. Mais…

grégoire, allant vers lui. — Je voudrais seulement vous donner des nouvelles de la chasse. Vous vous en souvenez, lieutenant Ekdal ?

ekdal. — La chasse ?

grégoire. — Oui, là-haut, aux environs d’Heydal.

ekdal. — Ah oui ! là-haut. On m’y connaissait bien, dans le temps.

grégoire. — À l’époque où vous étiez grand chasseur.

ekdal. — Je l’étais, oui. C’est bien possible. Vous regardez l’uniforme. Je ne demande à personne la permission de le porter ici. Pourvu que je ne le porte pas dans la rue…

(Hedwige apporte les tartines qu’elle pose sur la table.)

hialmar. — Mets-toi là, père, et prends un verre. Sers-toi, Grégoire.

(Ekdal marmotte quelque chose entre ses dents, et gagne le sofa en trébuchant. Grégoire s’assied sur une chaise à côté de lui. Hialmar prend place de l’autre côté de Grégoire. Gina coud, assise à quelque distance de la table. Hedwige se tient debout à côté de son père.)

grégoire. — Vous souvenez-vous, lieutenant Ekdal, du temps où Hialmar et moi nous allions vous voir là haut, à Noël et en été ?