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madame sœrby. — Vous êtes, selon moi, des années douces, messieurs.

(Elle porte un verre de punch à ses lèvres. Les chambellans rient et badinent avec elle.)

werlé. — Madame Sœrby sait toujours se tirer d’affaire quand elle veut. Ne posez pas vos verres, messieurs ! Petersen, remplissez ! Grégoire, buvons un verre ensemble ! (Grégoire ne bouge pas.) Ne voulez-vous pas être de la partie, Ekdal ? Je n’ai pas eu l’occasion de boire avec vous à dîner.

(Graberg entr’ouvre la porte en tapisserie.)

graberg. — Excusez, monsieur Werlé, je suis enfermé.

werlé. — Bon, vous voilà de nouveau enfermé.

graberg. — Oui, et Flakstad est parti avec les clefs.

werlé. — C’est bon, passez par ici.

graberg. — C’est que nous sommes deux.

werlé. — Eh bien, passez tous les deux, ne vous gênez pas.

(Graberg et le père Ekdal sortent des bureaux.)

werlé, malgré lui. — Ouf !

(Les rires et les plaisanteries cessent parmi les convives. Hialmar tressaille à la vue de son père, dépose son verre et se tourne vers la cheminée.)

ekdal, les yeux baissés, fait de petits saluts à droite et à gauche et s’en va en murmurant… Demande