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ROSMERSHOLM

rosmer. — Ainsi, vous persistez à croire que j’ai un secret à dissimuler ?

mortensgaard. — Je ne vois pas pourquoi un homme qui s’est affranchi de tout, s’abstiendrait de jouir pleinement de la vie. Soyez seulement prudent à partir d’aujourd’hui. Car, si l’on apprenait sur votre compte telle ou autre chose contraire aux préjugés, vous pouvez être sûr que la cause de la liberté en souffrirait. — Je vous salue, monsieur le pasteur.

rosmer. — Bonjour.

mortensgaard. — Je vais maintenant à l’imprimerie faire publier la grande nouvelle dans le Phare.

rosmer. — Publiez tout.

mortensgaard. — Je publierai tout ce que le bon public a besoin de savoir.

(Il salue et sort. Pendant qu’il descend l’escalier, Rosmer reste près de l’entrée. On entend la porte de la maison se refermer.)

rosmer, à demi-voix, appelant. — Rébecca ! Ré… — Hm. (Haut.) Madame Helseth, — Mlle West n’est elle pas en bas ?

mme helseth, d’en bas. — Non, monsieur le paseur, elle n’est pas ici.

(La portière du fond se soulève : on aperçoit Rébecca.)

rébecca. — Rosmer !

rosmer, se retournant. — Comment, tu étais dans