pas moins certaine. Et maintenant, Rosmer, je te demande ce qu’il y a de vrai dans son autre accusation, la dernière ?
rosmer. — Son accusation, dis-tu ? Était-ce donc là une accusation ?
kroll. — Tu n’as peut-être pas fait attention aux termes dont elle s’est servi. Elle m’a dit qu’elle voulait mourir. Pourquoi ? Voyons !
rosmer. — Pour que je puisse épouser Rébecca.
kroll. — Ce n’est pas exactement ainsi qu’elle s’est exprimée. Elle a dit : « Je n’ai plus que peu de temps à vivre, car, maintenant, il faut que Jean épouse Rébecca sans retard. »
rosmer, le fixe un moment, puis il se lève. — Maintenant je le comprends, Kroll.
kroll. — Eh bien ? Qu’as-tu a répondre ?
rosmer, avec calme, se dominant. — Répondre à ces choses sans nom ? La seule réponse à faire serait de te montrer la porte.
kroll, se levant. — C’est bien.
rosmer, Se plaçant devant lui. — Ecoute-moi. Il y a un an et plus, depuis la mort de Félicie, que Rébecca West et moi vivons seuls, à Rosmersholm. Depuis ce temps, et bien que tu connusses l’accusation de Félicie, je ne t’ai pas vu une seule fois scandalisé de nous voir vivre ensemble, Rébecca et moi.