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Ah ! je le connais bien, le père Ekdal. Nous avons pris plus d’un bitter ou d’un bock ensemble, chez madame Eriksen.

jensen. — Il ne doit pas avoir de quoi régaler souvent, cet homme.

petersen. — Vous pensez bien, Jensen, que c’est moi qui régale. Je trouve, ma foi, qu’il faut être gentil envers un homme comme il faut qui a eu des malheurs.

jensen. — Il a donc fait faillite ?

petersen. — Bien pis que ça : il a été en prison.

jensen. — En prison !

petersen. — Enfin, il a été enfermé. (Prêtant l’oreille.) Chut ! Voici qu’on se lève.

(Des domestiques ouvrent la porte de la salle à manger. Madame Sœrby entre en causant, avec deux messieurs. Peu à peu, on voit apparaître tous les convives et, parmi eux, Werlé. Hialmar Ekdal et Werlé entrent les derniers.)

madame sœrby, en passant, au domestique. — Petersen, faites servir le café dans la salle de musique.

petersen. — Oui, madame.

(Elle traverse la chambre, accompagnée des deux messieurs, sort par la porte du fond et tourne à droite. Les domestiques prennent le même chemin.)

un monsieur gras et pâle, à un monsieur chauve. — Ouf, ce dîner ! Il a fallu travailler ferme.

le monsieur chauve. — Avec un peu de bonne