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ROSMERSHOLM

rébecca, prenant son ouvrage. — Il prévoyait un violent orage.

madame helseth. — C’est bien curieux. On n’aperçoit pas le moindre petit nuage ce soir.

rébecca. — Pourvu qu’il ne rencontre pas le cheval blanc. Je crains que nous n’entendions bientôt parler de fantôme.

madame helseth. — Doux Jésus ! ne parlez pas ainsi, mademoiselle !

rébecca. — Allons, allons.

madame helseth, baissant la voix. — Mademoiselle croit-elle vraiment que quelqu’un va bientôt s’en aller d’ici ?

rébecca. — Pas du tout. Mais il y a plusieurs espèces de chevaux blancs dans ce monde, madame Helseth. — Allons, — bonsoir. Je rentre chez moi.

madame helseth. — Bonsoir, mademoiselle.

(Rébecca son ouvrage à la main sort par la porte de droite.)

madame helseth, éteint, la lampe, en secouant la tête et en murmurant. — Jésus. Jésus. Cette demoiselle West, comme elle parle quelquefois !