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gina. — Que cherches-tu  ?

hialmar. — Du beurre.

gina. — Tu en auras tout de suite.

(Elle va à la cuisine.)

hialmar, la rappelant. — Oh, c’est inutile ! Je puis me contenter de pain sec.

gina, apportant un beurrier. — En voici. Il paraît qu’il est tout frais.

(Elle lui verse une nouvelle tasse de café. Il étend du beurre sur son pain, va s’asseoir sur le canapé, boit et mange pendant quelques instants.)

hialmar. — Pourrais-je, sans être importuné par personne, par personne, entends-tu, demeurer au salon un jour ou deux ?

gina. — Tu pourrais si bien, si tu voulais.

hialmar. — C’est que je ne vois pas comment je pourrais opérer tout le déménagement de mon père en si peu de temps.

gina. — Et puis, il y a encore une chose : tu devrais d’abord le prévenir que tu ne veux plus vivre avec nous.

hialmar, repoussant la tasse. — Oui, cela aussi. Je devrais remuer encore une fois tout ce gâchis. Il me faut aviser. J’ai besoin de temps pour me retourner. Je ne puis pas venir à bout de ma tâche en un seul jour.

gina. — Non, et encore par un si vilain temps…

hialmar. — Ce papier ne me regarde pas.