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hialmar. — Je n’ai pas besoin qu’on me coupe les feuillets.

(Un court silence.)

gina. — Ainsi, tu es toujours décidé à nous quitter, Ekdal ?

hialmar, fouillant parmi les livres. — Cela va sans dire.

gina. — Oui, oui.

hialmar, avec explosion. — Je ne puis pas rester ici, le cœur transpercé à chaque heure de la journée !

gina. — Que Dieu te pardonne les mauvaises idées que tu as sur moi.

hialmar. — Des preuves… !

gina. — Il me semble que c’est toi qui devrais en donner.

hialmar. — Avec un passé comme le tien ? Il y a certains droits, que j’oserais appeler les droits de l’idéal.

gina. — Et grand-père, donc ? Que veux-tu qu’il devienne, le pauvre vieux ?

hialmar. — Je connais mon devoir. Le vieillard viendra avec moi. Je vais en ville, prendre mes dispositions. (Avec hésitation.) Personne n’a trouvé mon chapeau sur l’escalier ?

gina. — Non. Tu as perdu ton chapeau ?

hialmar. — Il est hors de doute que je l’avais