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mobiles d’un de ses personnages, il répondit à peu près ceci : « Je ne sais trop comment vous les expliquer. Je l’ai vu dans tel appartement, à telle heure de la journée, par telle température. Il est probable que, dans d’autres conditions, il aurait agi différemment. »

Une énergie comme celle d’Ibsen s’impose. À un moment donné, la personnalité qui en est capable doit se faire jour dans ses créations. L’illusion scénique une fois produite, elle entre elle-même en scène. On cède à sa volonté de convaincre. L’idée et l’action se confondent et l’enchantement s’opère. Parmi les secrets dont disposent les génies dramatiques, celui d’Ibsen me paraît répondre le mieux aux exigences de plus en plus pressantes du public.

Le Canard sauvage a été accueilli avec enthousiasme. Je le répète, de toutes les œuvres du célèbre dramaturge norwégien, c’est peut-être celle qui fait le mieux comprendre la nature de son esprit et les procédés de son art.


M. Prozor.