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gina, en même temps. — Il est chez vous ?

relling. — Certainement oui, il est chez moi.

hedwige. — Et vous qui ne nous dites rien !

relling. — Oui, je suis une vilaine bête. Mais d’abord j’ai dû m’occuper d’une autre vilaine bête : le démoniaque, quoi. Et après ça, j’ai dormi si profondément que…

gina. — Que dit Ekdal ce matin ?

relling. Rien du tout.

hedwige. — Il ne parle pas ?

relling. — Il ne prononce pas une syllabe.

grégoire. — Non, non. Je comprends cela.

gina. — Mais qu’est-ce qu’il fait alors ?

relling. — Il ronfle, allongé sur le canapé.

gina. — Vraiment ? C’est vrai qu’il ronfle fort, Ekdal.

hedwige. — Il dort ? il peut dormir !

relling. — Ma foi oui, à ce qu’il paraît.

grégoire. — Cela se comprend. Après la lutte que son âme a dû soutenir.

gina. — Avec ça, qu’il n’a pas l’habitude de traîner la nuit dehors.

hedwige. — Peut-être que c’est bien, maman, s’il peut dormir.

gina. — Je crois que oui. Mais alors c’est pas la peine de le réveiller trop tôt. Je vous remercie, Relling. Maintenant, il faut que je fasse un peu la