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relling. — Bon, voici encore le canard sauvage sur le tapis.

hialmar. — Oui, la bête blessée à l’aile, le trophée de chasse de monsieur Werlé.

relling. — De monsieur Werlé ? C’est de lui que vous parlez ?

hialmar. — De lui et d’autres.

relling, à demi-voix à Grégoire. — Que le diable vous emporte !

hialmar. — Tu dis ?

relling. J’exprime de tout mon cœur le désir que le charlatan rentre chez lui. S’il reste ici, il est capable de vous détruire l’un et l’autre.

grégoire. — Vous voyez devant vous, monsieur Relling, des gens qui ne craignent pas la destruction. Ne parlons pas d’Hialmar pour le moment. Mais au fond de son cœur à elle, il y a aussi, je n’en doute pas, quelque chose de loyal et d’honnête.

gina, prête à pleurer. — Vous auriez bien dû, en ce cas, me laisser passer pour ce que je suis.

relling. — Serait-ce indiscret de vous demander ce que vous venez faire ici, à vrai dire ?

grégoire. — Je veux fonder une véritable union conjugale.

relling. — Vous croyez donc que l’union des Ekdal n’est pas ce qu’il faut ?

grégoire. — Elle vaut autant que beaucoup