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gina. — Comment, tu veux maintenant tenir les comptes aussi ?

hialmar. — Ou du moins je veux vérifier les revenus.

gina. — Ah, bon Dieu ! Ce n’est pas long à compter, ça.

hialmar. — On ne le croirait pas. Il me semble que l’argent dure bien longtemps entre tes mains. (La regardant.) Comment cela se fait-il ?

gina. — Nous avons besoin de si peu, Hedwige et moi.

hialmar. — Est-ce vrai que père soit si largement payé pour sa copie, chez M. Werlé ?

gina. — Je ne sais pas s’il est tant payé que ça. Je ne connais pas le prix de ces choses-là.

hialmar. — Voyons, que touche-t-il à peu près ? Tu peux bien me le dire.

gina. — C’est si différent. Il touche à peu près ce qu’il nous coûte et, avec ça, un peu d’argent de poche.

hialmar. — Ce qu’il nous coûte ! Et tu ne me l’as pas dit plus tôt !

gina. — Je ne pouvais pas te le dire. Cela te faisait un tel plaisir de croire que c’est toi qui le nourrissais.

hialmar. — Et celui qui le nourrit, c’est M. Werlé.

gina. — Oh ! Il a bien de quoi, M. Werlé.

hialmar. — Voudrais-tu allumer la lampe ?