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avons fait une promenade fatigante, Grégoire et moi.

gina. — Tu n’aurais pas dû le suivre, Hialmar ; tu n’y es pas habitué.

hialmar. — Hum. Il y a dans ce monde bien des choses auxquelles un homme doit s’habituer. (Il arpente la chambre un instant.) Personne n’est venu, pendant mon absence ?

gina. — Il n’y a eu que ces deux amoureux.

hialmar. — Pas de nouvelles commandes ?

gina. — Non, pas aujourd’hui.

hedwige. — Tu vas voir, papa, qu’il y en aura demain.

hialmar. — Ce serait heureux. Demain, je compte me mettre sérieusement à l’ouvrage.

hedwige. — Demain ! Mais tu oublies quel jour c’est, demain.

hialmar. — Ah, c’est vrai, eh bien ! après-demain alors. Dorénavant je veux faire tout moi-même, je veux supporter tout l’ouvrage.

gina. — Voyons, Ekdal, à quoi cela te servirait-il ? À t’empoisonner l’existence, voilà tout. Je suffis bien à la photographie, et toi, tu continueras à travailler à la découverte.

hedwige. — Et le canard sauvage, et les lapins, et les…

hialmar. — Ne me parle donc pas de ces niai-