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gina. — Croyez-vous que monsieur Werlé fils soit tout à fait fou.

relling. — Malheureusement non. Il n’est pas plus fou que le commun des mortels. Mais il a une maladie dans le corps, c’est sûr.

gina. — Qu’est-ce qui lui manque donc ?

relling. — Je vais vous le dire, madame Ekdal. Il est atteint d’une fièvre de justice aiguë.

gina. — Une fièvre de justice aiguë ?

hedwige. — C’est une maladie, ça ?

relling. — Oui, une maladie nationale, mais elle n’apparaît qu’à l’état sporadique. (Avec un signe de tête à Gina.) Au revoir.

(Il sort par la porte du palier.)

gina, inquiète, rôdant par la chambre. — Ah ! ce Grégoire Werlé — ça a toujours été un vilain moineau.

hedwige, la regardant attentivement, debout près de la table. — Tout ça est bien extraordinaire.