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cocher de fiacre, sont loin de la terrasse de Bruhl, où les bonnes dames potinent en tricotant, dégustent longuement leur pâle café, et sourient à leur petite fleur bleue, à elles, à la petite fleur qui orne le fond des tasses, — Blühmchen-Kaffee. Mais Munich c’est encore le pays où l’on demande, pour s’émouvoir, la Réconciliation, — Versöhnung. On la demandait à Ibsen avec insistance, surtout, après Rosmerskolm, qu’il venait de rapporter d’une excursion en Norwège. Et, avant cela, Maison de Poupée, le Canard sauvage manquaient terriblement de Versöhnung. On les applaudissait tout de même, mais on n’était pas satisfait comme on aurait voulu l’être. Il céda et donna, dans la Dame de la Mer, de la réconciliation à ceux qui lui en demandaient. Après quoi, il écrivit Hedda Gabler, et se réconcilia avec lui-même.

Cependant, avec cette sournoiserie d’éternel enfant, d’artiste, dont il était coutumier, il avait introduit dans sa pièce, destinée aux cœurs qui battaient autour de lui, une étrange petite