Page:Ibsen - Catilina, trad. Colleville et Zepelin.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
CATILINA

En quel endroit pourrions-nous donc
Trouver le calme et la paix absolue ?

AURELIA, joyeusement.

Tu consens, Catilina ? Quelle joie indicible,
Quel bonheur trop grand pour mon cœur !
Hâtons-nous. Cette nuit même
Il nous faut partir.

CATILINA

Mais où aller ?
Indique-moi le point du monde où dans la paix
Je pourrai reposer ma tête.

AURELIA

Tu le demandes ?
Tu as donc oublié la petite villa
Où s’écoula mon enfance et où si joyeusement
Aux premiers temps de notre amour
Nous vécûmes tant de jours heureux.
Où le gazon fût-il jamais plus tendre,
La forêt plus verdoyante et plus fraîche que là-bas ?
Entre les arbres sombres la blanche maisonnette
Invite au doux repos.
Nous irons et nous consacrerons désormais notre existence