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PREFACE

mon ami reçut la pièce accompagnée d’une lettre polie contenant un refus très net, les éditeurs visités l’un après l’autre furent du même avis que le comité de lecture. Celui qui était le plus favorable, demandait une forte somme pour l’impression, bien loin d’offrir de l’argent.

Tout ceci n’ébranlait en rien la foi vivace de mon ami dans le succès. Cela est pour le mieux, m’écrivait-il, j’éditerais moi-même ma pièce, il m’avancerait pour cela l’argent nécessaire, lui s’occuperait de la question matérielle et il partagerait les bénéfices avec moi. Les frais d’impression seraient d’autant moins élevés que les épreuves devenaient inutiles avec un manuscrit d’une calligraphie si parfaite.

Dans une autre lettre postérieure à celle-ci, il me disait encore que sa conviction était si grande dans mon avenir dramatique, qu’il voulait abandonner ses études pour se consacrer exclusivement à la publication de nos œuvres.

Je pouvais en effet, selon lui, produire deux ou trois drames par an et il calculait que nos recettes pourraient nous permettre d’effectuer un voyage en Europe et en Orient que nous avions rêvé depuis longtemps.

Mon premier voyage se borna à une venue à Christiania. J’y arrivai au printemps 1850 et Catilina venait de paraître. La pièce