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Alors nous aurons quelque fierté d’avoir fait connaître en France un autre Ibsen que celui que le public de l’Œuvre aimait à opposer à nos dramatiques de France.

Et celui-là c’est le véritable Ibsen, tel qu’il était lorsqu’il a acquis sa grande réputation en Norvège, en Scandinavie et en Allemagne. Un Ibsen qui n’a pas besoin de commentaires admiratifs ou d’explications. … Le plus souvent contradictoires. Un maître qui a le droit de prendre place en France parmi les plus illustres écrivains de l’Europe qui y sont justement honorés, parce qu’il possède, outre l’originalité singulière de son génie septentrional, la qualité maîtresse indispensable pour le latin à tout article : La clarté…

Maintenant nous allons céder la parole au maître lui-même pour qu’il nous dise dans quelles conditions Catilina fut enfante. Avec beaucoup d’humour, en la préface de Catilina parue à Dresde en février 1875 il s’explique ainsi :

« Le drame de Catilina qui fut mon début en littérature a été écrit pendant l’hiver 1848-1849, j’avais vingt-et-un ans. Je me trouvais alors à Guinstad obligé de gagner à la fois mon pain et l’argent nécessaire à mes examens

L’époque était assez tourmentée. La révolution de février, les troubles de Hongrie et la guerre dano-allemande. Tout cela m’agitait, m’obligeait à penser, mûrissait mon esprit. Cependant longtemps