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CATILINA
AURELIA

Dieux cléments, veillez sur nous.

CATILINA

Ferme les yeux, ferme les yeux, te dis-je.
Dans tes yeux il y a des rayons d’étoiles et un ciel matinal,
Je veux éteindre l’étoile du matin ;

(Le tonnerre gronde de nouveau.)

Épancher le sang de ton cœur ! Entends maintenant
Le suprême adieu du jour.

(Catilina, le poignard à la main, sort lentement de la tente, il lève le poignard sur Aurélia, celle ci se sauve dans la tente, il la poursuit.)

FURIA, en écoutant.

Elle joint les mains vers lui,
Elle l’implore, il n’écoute rien…
Il la poignarde… elle est tombée dans le sang.

CATILINA

Enfin me voici libre. Bientôt je vais disparaître ;
Déjà les brouillards de l’oubli tombent sur mon âme :
Je vois, je distingue vaguement,
Comme si j’étais sous l’eau.
Sais tu bien ce que je viens de tuer avec ce poignard ?