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PREFACE

lecteur ne pouvait comprendre la suite et la conséquence logique de mon œuvre, et c’est à cette ignorance de la chronologie de nos travaux que j’attribue surtout les explications fausses et bizarres qui ont été données de mes dernières œuvres.

C’est seulement en embrassant dans son unité ma production littéraire qu’on arrivera à en comprendre chaque partie séparément. Je prie donc avec instance mon lecteur de ne mettre de côté aucune de mes pièces, pour les lire par la suite, mais d’en prendre connaissance et de les vivre dans l’ordre même où je les ai conçues et de s’assimiler ainsi mon œuvre toute entière. »

Sans doute Catilina que nous avons l’honneur de présenter ici même au public Français et qui est la première œuvre de jeunesse de l’illustre écrivain ne saurait être comparé ni à la Comédie de l’amour aux vers superbes, ni aux Revenants dont la maîtrise au point de vue technique est absolue. Mais l’ouvrage reste intéressant comme le premier anneau d’une chaîne, comme le premier point d’une tapisserie et tout en provient.

À son début à l’heure de Catilina, Ibsen est sous l’influence du grand poète romantique danois Œhlenschläger (1779-1850) et certaines phrases de son drame rappellent le très grand auteur de Ka Kon Iarl. Est-ce à dire pour cela qu’Ibsen soit un sous-Œhlenschläger comme par exemple Rostand est un sous-Hugo,