Page:Ibsen - Catilina, trad. Colleville et Zepelin.djvu/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
CATILINA

Combattre sous les roses rayons du matin.
Suivez-moi ! Rome et le dernier des Romains
Succomberont sous l’épée romaine.

(Ils sortent vite par la forêt. On entend du champ de bataille des bruits d’épées et des cris.)

FURIA

Le voici parti ; enfin, je tiens ma vengeance !
Aux premiers rayons du soleil, sur le champ de bataille,
On verra le cadavre raidi et glacé de Catilina.

AURELIA, parlant à elle-même.

L’amour serait donc mort dans son cœur irrité.
Est-ce possible ? vraiment,
Il a parlé ainsi !

FURIA

Le bruit des épées s’entend, Catilina est déjà
Sur le bord du tombeau ;
Bientôt, sans bruit, son ombre
S’avancera vers le pays des morts.

AURELIA, en tressaillant.

Quelle est donc cette voix sinistre qu’on entend là-bas ?