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CATILINA

Cherchant l’oubli et le repos,
D’étranges rêves s’emparent de moi.
Tout à l’heure, couché, je dormais à moitié,
Quand des visions sont venues de nouveau m’agiter,
Et plus étranges que jamais,
Plus énigmatiques, plus extraordinaires sont ces songes.
Oh ! si seulement je pouvais comprendre l’augure ;
Mais cela m’est impossible.

MANLIUS

Raconte-moi ton rêve,
Peut-être pourrai-je te l’expliquer.

CATILINA, après une pause.

Je ne sais si je dormais ou si j’étais éveillé.
J’étais absorbé par des préoccupations multiples,
Tout d’un coup, la nuit se fit autour de moi,
En moi aussi, oui, dans mon âme ;
Les ténèbres étaient traversés seulement de temps en temps
Par les éclairs sinistres de la foudre ;
Je me vis alors, moi, Catilina, couché
Dans un caveau humide comme un tombeau.
Le toit en était élevé comme un ciel
Plein de nuages orageux ;
Devant moi passait en ombres infinies