Page:Ibsen - Catilina, trad. Colleville et Zepelin.djvu/164

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154
CATILINA

Dans cette forêt sauvage.
Ils se reposent comme si c’était une joyeuse journée
Qui les attend, et non une bataille.
Et peut-être pour eux ce sera le dernier jour.

STATILIUS, se réveille et se lève.

Encore en sentinelle ?
Tu dois être fatigué, je vais te remplacer.

MANLIUS

Dors plutôt encore, toi. L’homme jeune
A besoin d’un sommeil bienfaisant.
Les passions fougueuses demandent un repos réparateur ;
Il en est autrement quand les cheveux grisonnent,
Quand le sang circule moins vite dans les veines
Et que la vieillesse pèse sur nos épaules.

STATILIUS

Tu as raison ; moi aussi, j’agirai
De même quand je serai vieux soldat endurci.

MANLIUS

Es-tu donc certain
Que le destin te réserve
De longs jours ?