Page:Ibsen - Catilina, trad. Colleville et Zepelin.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
CATILINA

La nuit est notre royaume ;
C’est au milieu des ténèbres que nous régnons.
Viens, donne ta main pour sceller
Notre alliance indissoluble.

CATILINA, farouche.

Belle Némésis…
Mon ombre… Image de mon âme !
Voici ma main pour conclure
Notre secrète et perpétuelle alliance !

(Il saisit d’un geste violent la main de Furia qui le regarde avec un sourire fixe et indéfinissable.)

FURIA

Désormais, nous ne pouvons nous séparer.

CATILINA

Oh ! comme un feu ardent
J’ai senti ta main dans la mienne,
Ce n’est plus du sang, mais des flammes dévorantes
Qui circulent dans mes veines,
Ma poitrine me semble trop étroite ;
Devant mes yeux il fait nuit,
Les lueurs d’une immense mer de feu
Vont éclairer la ville de Rome.

(Il sort son glaive et l’agite en l’air.)