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CATILINA
FURIA

Mon Catilina, tu te trompes toi-même.
Ton indécision t’égare ;
Ton âme est grande,
Digne d’un maître de Rome :
Tu as des amis… qu’attends-tu ?

CATILINA, pensif.

Je devrais… que veux-tu dire ?
Répandre le sang des citoyens ?

FURIA

Es-tu un homme ?
N’as-tu pas même le courage d’une femme ?
As-tu oublié cette hardie Romaine
Qui chercha le trône par dessus le cadavre paternel ?
Moi, je me sens forte comme Tullia… mais toi ?
Méprise-toi, méprise-toi toi-même, Catilina.

CATILINA

Dois-je me mépriser, parce que mon âme
N’est plus remplie d’indomptables ambitions ?

FURIA

Tu te trouves entre deux voies,