Page:Ibsen - Catilina, trad. Colleville et Zepelin.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
CATILINA

Quand je demeurais dans le tombeau,
Lorsque sur ma route je chancelais entre la vie et la mort,
Prête à descendre aux enfers,
Alors un étrange frémissement m’agita.
Je ne sais pas moi-même comment,
Mais je subis une mystérieuse transformation,
Ma haine, ma vengeance disparurent.
Chaque souvenir et chaque aspiration terrestre s’enfuit.
Seul le nom de Catilina demeura,
Comme avant, en caractères de feu
Inscrit dans ma poitrine.

CATILINA

Etrange ! qui que tu sois,
Etre humain ou fantôme des royaumes ténébreux,
Tes paroles et tes yeux noirs
Cachent quelque chose de terrible qui m’attire.

FURIA

Ton âme est fortement trempée comme la mienne
Et cependant tu te prépares, découragé et navré,
A abandonner tout espoir de victoire,
Et lâchement, tu vas fuir
Ce champ de bataille où tes secrets desseins
Pourraient victorieusement s’accomplir en plein jour.