Le lendemain matin je me tenais sur le rocher,
Près des ruines qui fumaient encore ;
Seule, je survivais au désastre.
Ne disais-tu pas que ton père avait la vie sauve ?
Mon père nourricier ! Mais écoute la suite :
Peureuse et désolée, je restais sur le rocher,
Au milieu du funèbre silence,
Soudain j’entendis un soupir
Qui partait d’une crevasse du sol sous mes pieds ;
J’eus une grande frayeur, mais je descendis
Et vis un étranger pâle et couvert de sang ;
Malgré ma frayeur je m’approchai de lui,
Je le soignai et je fus assez heureuse pour le sauver.
Et lui ?
Lui, il me conta que, venu dans un bateau
De commerce le jour même du désastre,
Il s’émît enfui de ce côté du château
Et avait lutté contre les brigands ;
Epuisé, il était tombé enfin dans cette crevasse
Où je venais de le trouver.
Depuis, nous avons vécu de la même vie,